J'ai ce que j'ai donné
Jean Giono
«Du joli compliment que mon père adresse à ses parents le 24
octobre 1900 – il a cinq ans! – au petit mot qu'il envoie à une amie le
jour de sa mort, le 8 octobre 1970, ces lettres que j'ai retrouvées par
hasard dans le joyeux "foutoir" du Paraïs dévoilent certaines facettes
de sa personnalité, certains côtés de notre vie qui n'ont pas retenu
l'attention des biographes...
Malgré une légende tenace, nourrie de
clichés et d'inexactitudes, mon père fut profondément, violemment,
égoïstement heureux. "On n'a pas fini de m'entendre parler du bonheur
qui est le seul but raisonnable de l'existence." Il était de ces êtres
rares qui attachent la même valeur à une jeune pousse d'asperge sauvage
qu'au cachemire le plus luxueux, parce que l'une et l'autre lui
apportaient du plaisir. Il fut peut-être désenchanté des hommes, mais
jamais de la vie même. S'il n'a pas été un homme parfait, il fut ce père
exceptionnel qui m'a appris à respirer, à aimer la vie, la musique, à
apprécier la chose la plus infime, toucher un tissu, regarder un
paysage, boire à une source, si peu de chose pour enchanter une journée
entière...»
Sylvie Durbet-Giono.
octobre 1900 – il a cinq ans! – au petit mot qu'il envoie à une amie le
jour de sa mort, le 8 octobre 1970, ces lettres que j'ai retrouvées par
hasard dans le joyeux "foutoir" du Paraïs dévoilent certaines facettes
de sa personnalité, certains côtés de notre vie qui n'ont pas retenu
l'attention des biographes...
Malgré une légende tenace, nourrie de
clichés et d'inexactitudes, mon père fut profondément, violemment,
égoïstement heureux. "On n'a pas fini de m'entendre parler du bonheur
qui est le seul but raisonnable de l'existence." Il était de ces êtres
rares qui attachent la même valeur à une jeune pousse d'asperge sauvage
qu'au cachemire le plus luxueux, parce que l'une et l'autre lui
apportaient du plaisir. Il fut peut-être désenchanté des hommes, mais
jamais de la vie même. S'il n'a pas été un homme parfait, il fut ce père
exceptionnel qui m'a appris à respirer, à aimer la vie, la musique, à
apprécier la chose la plus infime, toucher un tissu, regarder un
paysage, boire à une source, si peu de chose pour enchanter une journée
entière...»
Sylvie Durbet-Giono.
İl:
2017
Nəşriyyat:
Editions Gallimard
Dil:
french
Fayl:
EPUB, 1.77 MB
IPFS:
,
french, 2017